Le système politique de la Suisse se caractérise par un fédéralisme prononcé. La responsabilité de nombreuses missions étatiques, importantes pour la transformation du système énergétique, comme la construction, les infrastructures régionales ou de larges parties de la planification régionale, revient aux cantons.Vatter, A 2014, Das politische System der Schweiz, Nomos, Baden-Baden. De plus, au titre du principe de subsidiarité, ces derniers délèguent à leur tour de nombreuses tâches aux communes. Associée aux instruments de démocratie directe, la proximité avec les personnes concernées conduit d’un côté à une bonne acceptation des décisions. D’un autre côté, elle peut également compliquer la mise en œuvre de stratégies nationales. Les projets et les initiatives ne peuvent généralement être réalisés qu’à condition de faire l’objet d’une solide acceptation locale en plus du soutien dont ils bénéficient au niveau national.
Des interventions conséquentes sur la qualité du paysageProjet « Paysages énergétiques ». ou la crainte d’effets néfastes sur la santéProjet « Lignes aériennes hybrides en Suisse ». peuvent par exemple avoir des répercussions négatives sur l’acceptation dans une région donnée. Les avantages locaux, prenant par exemple la forme d’emplois ou de rentrées d’argent, ont quant à eux des effets positifs.Projet « Gestion du risque en géothermie et hydroélectricité ».
D’une façon ou d’une autre, les droits de la démocratie directe et le fédéralisme prononcé compliquent la recherche d’une solution. Comme d’autres politiques en Suisse, la politique énergétique n’est donc pas principalement basée sur des faits tangibles mais bien plus sur des compromis politiques.Rissi, C & Sager, F 2013, Types of Knowledge Utilization of Regulatory Impact Assessment (RIA), Evidence from Swiss Policy-making, Regulation & Governance, 7(3), pp. 348–364. Cependant, lorsque des solutions largement plébiscitées s’imposent, elles ont d’autant plus de chances d’être reconnues et mises en œuvre.