Du point de vue des entreprises, le cadre politique actuel en Suisse, en Allemagne et en Autriche aiguillonne au moins en partie leur décision d’introduction de technologies énergétiques respectueuses de l’environnement. Cette influence ne s’étend toutefois pas au montant absolu de leurs investissements. Dans le cas de la Suisse, il est peu probable que les incitations du marché suffisent à elles seules à entraîner des investissements suffisants dans les technologies énergétiques vertes. Aussi bien les conventions volontaires et les standards que les subventions publiques et les impôts améliorent toutefois la prédisposition. Les subventions ont en outre la faculté d’augmenter aussi l’intensité des investissements. Tels sont les résultats d’une enquête réalisée dans le cadre du projet « Création et mise en œuvre d’innovations liées à l’énergie »Projet « Innovations dans le domaine de l’énergie », qui a été menée simultanément auprès d’entreprises des trois paysStucki, T, Wörter, M (2017) : Die Effekte von energiepolitischen Massnahmen aus Sicht der Unternehmen, KOF ETH Zurich, https://doi.org/10.3929/ethz-b-000226767. Ces considérations de personnes directement concernées relativisent en partie les résultats des simulations basées sur des modèles macro-économiques.
En matière de développement et de commercialisation de nouvelles technologies dans le domaine des énergies vertes, on constate notamment des effets positifs liés aux subventions, une absence d’effet des conventions volontaires et un impact négatif des taxes et des prescriptions. Ce dernier constat s’explique avant tout par la réduction des ressources financières disponibles pour l’innovation produit. Les effets négatifs des impôts et de la réglementation sur les innovations produit sont compensés par l’impact positif sur la demande de produits efficaces sur le plan énergétique.
Selon l’enquête, la politique énergétique des trois pays n’a pas d’influence négative sur leur position au sein du marché mondial. Même des taxes énergétiques relativement élevées et une réglementation stricte comme en Allemagne ne semblent pas affecter la compétitivité. Les entreprises ayant introduit de nouvelles technologies énergétiques ou développé elles-mêmes des produits et des services correspondants ont réalisé de meilleures performances à l’exportation. L’introduction de technologies liées à l’énergie a eu un impact positif sur la productivité du travail. Les taxes sur l’énergie en tant qu’instrument politique basé sur le marché ont favorisé cette évolution.
Le projet « La gestion de l’énergie comme moteur central de l’efficacité énergétique »Projet « Déterminants des investissements en efficacité énergétique » constate des effets positifs des conventions volontaires, par exemple dans le contexte de l’exemption de taxe carbone et de l’article relatif aux gros consommateurs des cantons. Étant donné que les entreprises s’efforcent de satisfaire aux exigences légales pour des raisons de conformité, elles accordent une importance relativement élevée à la mise en œuvre des mesures correspondantes.